Dead Skull
Sérigraphie en 1 couleurs sur papier Velin BFK Rives 250 g/m2
Éditée par Graphic Matter, Gand
Imprimée par Roger Vandaele, Anvers, en collaboration avec Sfumato, Anvers, et Salto, Ulbeek
Signée et numérotée au crayon
Note: Tirage supplémentaire de 60 estampes séparées, signées et numérotées en chiffres romains
10 EA
DEAD SKULL
La première incarnation de Dead Skull a été peinte par Luc Tuymans en 2002 pour la Documenta XI et se trouve aujourd'hui dans la collection de la National Gallery de Washington. Le tableau est basé sur une plaque commémorative qui orne la façade latérale de la cathédrale Notre-Dame d'Anvers: celle du peintre Bamand Quentin Metsys (1466-1530), qui fut un des fondateurs de l'école de peinture anversoise dans les premières décennies du XVIe siècle, jetant ainsi les bases du siècle d'or d'Anvers. La plaque, apposée au XVIIe siècle à l'initiative du collectionneur et mécène Cornelis van der Geest (1555-1638), montre un crâne et une arme, accompagnés de l'inscription « Quinten Massijs in zijn tijd smid en daarna befaamde schilder> (Quentin Metsys en son temps forgeron puis peintre célèbre). Elle a probablement été exécutée d'après la pierre tombale de Metsys, inhumé un siècle auparavant dans la cathédrale. Au XIXe siècle, elle a été remplacée par une copie: l'original est actuellement visible au MAS (Museum aan de Stroom), à Anvers.
La Ville d'Anvers invita Tuymans à réaliser une œuvre d'art sur l'esplanade devant le MAS, alors en construction. Le bâtiment, conçu par Willem-Jan Neutelings, domine le paysage anversois. Visuellement, il fait pendant à la cathédrale, et ses collections reflètent l'histoire de la cité scaldienne. Tuymans décida d'entrée de jeu de partir de Dead Sku!l, œuvre intimement associée à l'histoire d'Anvers. Linauguration officielle de sa création, le 17 mai 2010, révéla une mosaïque de 1600 m2, composée de tesselles de granit en onze couleurs, basée sur le tableau de Washington et constituant une œuvre d'art permanente dans l'espace public. À l'occasion de cette inauguration, Tuymans produisit, en collaboration avec le maître-imprimeur Roger Vandaele, une sérigraphie homonyme. Lestampe fut éditée en combinaison avec un livre d'artiste qui détaillait la genèse de la mosaïque. Le format de l'estampe (40 x 40 cm) fait écho aux proportions de la mosaïque, exactement dix mille fois plus grande, et la sérigraphie se distingue, comme la mosaïque, par une séparation en onze couleurs, qui a permis à Vandaele de restituer, grâce à sa technique hors du commun, toutes les tonalités subtiles du tableau original.
Le thème des différentes versions de Dead Skull est traité avec une ironie qui va jusqu'à la causticité. Tuymans évoque en fait l'antique mais absurde ambition de triompher de notre condition mortelle par le biais de l'art. Selon la tradition, le crâne symbolise la fugacité de l'existence - c'est un memento mori. Tout en immortalisant tant le musée que la ville, son histoire et sa culture, cette mosaïque aux dimensions monumentales nous rappelle notre propre fragilité et notre fin inéluctable.